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Publié le 04/05/2021 à 06:25 | Mis à jour le 04/05/2021 à 10:17
Réunies pour dire l’injustice qu’elles ressentent face aux mesures sanitaires, les esthéticiennes des Deux-Sèvres se réjouissent tout de même de pouvoir rouvrir le 19 mai 2021.
Jugés non-essentiels à l’inverse des coiffeurs, les métiers de l’esthétique sont de mauvais poil en Deux-Sèvres. Bilan du Covid : 18 semaines sans travail.
Lorsqu’ils rouvriront, le 19 mai 2021 – à condition que le taux d’incidence du Covid le veuille bien – les 114 instituts de beauté des Deux-Sèvres auront éprouvé dix-huit semaines de fermeture depuis le début de la pandémie, au printemps 2020.
Alors qu’ils ont déjà perdu quatre mois dans leur saisonnalité phare des cures, en 2021, alors qu’ils craignent aussi l’évasion de clientes qui ont compensé ces fermetures par l’achat d’appareils épilatoires notamment, les professionnels de l’esthétique en Deux-Sèvres s’estiment relégués au 36e dessous de la politique sanitaire s’agissant de la pandémie.
Et pourtant un gros besoin de bien-être…Moralement et physiquement, ils disent avoir payé le prix fort.
« Nous ne comprenons toujours pas d’avoir reçu un autre traitement que nos confrères de la coiffure, jugés essentiels. Ce n’est pas équitable, nos métiers sont si complémentaires », déplore Anne-Sophie Bernuchon, qui tient un institut de beauté à La Crèche et qui s’exprime là en porte-parole de la profession, en tant que présidente de la Confédération nationale artisanale des instituts de beauté et spa (Cnaib) en Deux-Sèvres, avec un mandat national dans cette confédération, étant également vice-présidente de la Confédération nationale de l’artisanat des métiers de service et de fabrication (Cnams) des Deux-Sèvres.
Si la perspective de réouverture du 19 mai 2021 redonne le sourire (sauf aux spas qui devront encore patienter), il n’empêche que la profession qui estime « manquer de visibilité dans les médias » argue également que la politique sanitaire a nié la clientèle.
« Nos clientes, souvent bien plus que cela, nos amies, n’ont pas compris non plus pourquoi elles pouvaient aller chez le coiffeur et pas chez l’esthéticienne », enchaîne Anne-Sophie Bernuchon.
Alycia Amiell-Sanglada, esthéticienne niortaise, abonde avec un solide argument : « C’est justement quand elles avaient besoin de davantage de bien-être que les clientes n’ont pas pu bénéficier de nos soins, surtout avec le télétravail et ses douleurs qui ont engendré un plus grand besoin de soins du corps, de cocooning, on l’a bien vu sur la demande quand on a pu rouvrir, notamment pendant les fêtes de Noël ».
Coiffeuses-esthéticiennes privées d’aidesMême si ces professionnels ont pu bénéficier de l’accompagnement du chômage partiel, en particulier pour des apprenties reléguées à leur formation théorique en virtuel, elles dressent un lourd bilan de la période.
« On a tout fait comme il le fallait, appliqué des mesures sanitaires strictes, sachant qu’on n’avait pas attendu la pandémie pour être très pointues de ce côté-là. En échange, aucune considération. J’ai calculé la perte de rentabilité pour appliquer toutes les mesures à la lettre, dans mon institut, j’ai perdu 2.000 € par semaine », calcule Anne-Sophie Bernuchon.
Si la perspective d’un pass sanitaire ou d’un test Covid récent avant de passer entre leurs mains leur laisse à penser que la clientèle sera sans doute rassurée, face à toutes celles et tous ceux qui hésiteraient par peur de contracter le virus, d’autres dans la profession ont vécu un vrai phénomène aggravant : dans les commerces où le salon de coiffure est couplé à l’institut de soins, les bons résultats de l’activité de coiffure ont eu un effet pernicieux si le commerce a été déclaré sous le régime de la coiffure.
« Pour prétendre aux aides, il fallait au moins 50 % de perte. Si notre activité d’esthéticienne a été gravement compromise, on n’a pas pu se faire aider en raison de notre chiffre sur la coiffure », explique Aude Delagrave, à la tête d’Aude B, installée route de Parthenay à la sortie de Niort.
De quoi s’arracher les cheveux, en effet.